Le concept de cité-jardin
est lancé en 1898 par le britannique Ebenezer Howard.
Lorsqu’il décrit « les cités-jardins de demain », il développe un
concept nouveau de « ville satellite » à la campagne. Il s’agit de
créer des « villes nouvelles » et non des cités-dortoirs. La
possession du sol est collective. La cité est une véritable ville avec des
emplois, des terrains cultivés pour l’approvisionnement alimentaire et des
services. La vie sociale est un impératif : elle comporte à la fois
l’accès à la santé, à l’instruction et aux loisirs.
Son concept est mis en application par Raymond Unwin, dans les villes de Letchworth, Hampstead et Welwyn à proximité de Londres.
Les premières cités-jardins créées en France sont des groupements de villas
avec un coin de terre, conçues par les industriels à l’attention de leurs
ouvriers.
Dès 1904 la Compagnie des mines de Dourges ouvre la voie avec la création
de 4 cités-jardins (1904-1914).
L’architecte Jean Walter devient en quelques années « le spécialiste français » des hameaux cités- jardins.
Sur les cités-jardins existant en France, en 1911, il en réalise 19 : aux Longines et à Montbéliard, pour les usines
Peugeot, à Longueville pour la Compagnie de l’Est, à Beaucourt et Fresches pour
la Maison Japy mais aussi à Blagny, Grignan, Nancy et Epinal pour la Société du
Coin du Feu.
L’architecte Jean
Walter réalise à partir de 1912, la cité-jardin de Draveil, première
cité-jardin HBM de la région parisienne, en accession coopérative à la
propriété.
Le maître d’ouvrage est la société anonyme coopérative d'HBM, "Paris-Jardins" créée le 15 mars 1909. En 1911 la société acquiert le domaine de Draveil dans le but d’en faire une ville-jardin inspirée du modèle anglais.
Situé sur une éminence d'où la vue embrasse la Seine et les collines de Juvisy, le domaine se compose d’un château du XVIIème siècle entouré d'un vaste parc.
40 cottages sont
construits en 1914, 250 maisons en 1928 et 322 aujourd'hui. L’originalité du
projet est le strict respect du site et une approche écologiste avant la
lettre.
La cité-jardin part de l’existant, respecte les parties
boisées du domaine et la ligne courbe des allées à l’exception de l’allée
centrale du château. Pour assurer une cohérence au projet architectural tout en
permettant la diversité des constructions et la recherche des meilleurs prix,
la coordination du projet sont confiés à l’architecte en chef du programme.
L’abbé Viollet
fondateur des œuvres du Moulin Vert crée une société d’HBM en 1912 :
“L’Habitation Familiale”. La Société est présidée par M. Gomel, président
directeur général des Chemins de Fer de l’Est.
La première opération,
réalisée en 1912-1913 par l’architecte Jean Walter, est une cité de 40
logements individuels pour familles nombreuses, dont les maisons sont
regroupées autour d’une cour-jardin de 548 m2. Les pavillons numérotés de 1 à 40, autour de la cour rectangulaire, ont
été réalisés selon des procédés innovants pour l’époque.
Les pavillons numérotés de 1 à 40, autour de la cour rectangulaire, ont été réalisés selon des procédés innovants pour l'époque.
La cité est composée de 4 pavillons de 4 pièces, de 34 pavillons de 3 pièces et de 4 pavillons, et d’un pavillon de 2 pièces. Chaque habitation comprend
une cave, une entrée, une salle commune, et une courette. Le loyer
s’élève à 400 F avec des réductions pour les familles les plus nombreuses.
L’Habitation Familiale
deviendra plus tard la Société anonyme d’HLM immobilière du Moulin Vert.
À Strasbourg, alors sous domination allemande, il s'agissait de proposer une solution pour les familles délogées par la « Grande Percée », une vaste opération de démolition d'immeubles insalubres du centre-ville. La Cité-jardin est réalisée en 1910-1912 par l’architecte alsacien Edouard Schimpf pour la Société coopérative de logements populaire (SOCOLOPO), dont la ville est le sociétaire principal.
La cité jardin est située sur le quartier populaire du Neuhof, à 6 km au sud du centre de Strasbourg, en bordure de forêt.
Réalisée sur une
vingtaine d'hectares la cité de style résolument alsacien, peut accueillir 2 600
personnes. Elle comprend 459 logements, dans 225 constructions, avec six
modèles différents.
Chaque maison dispose
d’un jardin de 100 m2. Dans la cité, on
trouve 6 magasins, un restaurant, un jardin d’enfants
et un service médical. Pour l'époque, le confort y est remarquable, avec des
toilettes intérieures, un bac à lessive et une baignoire.
Conception : L'Union sociale pour l'habitat - DCOM - Centre de ressources & Patrick Kamoun
Textes : Patrick Kamoun
Numérisation des documents : Azentis